Retraite immédiate !

Etymologie : du préfixe re, retour en arrière et du latin trahere, tirer, traîner, tracter.

 

Tout le monde – sauf les profiteurs du travail d’autrui, sauf les fanatiques de l’aliénation – tout le monde le sait ; et même plus que de le savoir, tout le monde le ressent, le subit, le vit et le survit : le travail salarié nous mutile, nous réduit, nous éteint, nous appauvrit. Et rien dans le monde des marchandises ne peut guérir cette sourde douleur.

La consommation est le poison qui permet de supporter le salariat en l’aggravant.

La véritable retraite, c’est de se retirer tous ensemble de ce processus mortifère dont les effets sur l’humanité et sur la nature n’ont que trop duré.

Il nous faut nous tirer en arrière, vers l’enfance qui joue. Et tout refaire dans un jeu planétaire.

Mais la conscience collective n’a pas encore, toujours pas franchi ce pas.

Alors, plus subtilement, chacun à son échelle, il s’agit dès à présent d’en faire le moins possible, de saboter le zèle, de répandre la nonchalance, de ralentir, de reprendre le temps de rêver, de s’apaiser, de penser – dans les moindres interstices que la contrainte salariée n’a pu coloniser.

Il s’agit donc de se créer tout de suite des espaces de retraite, et de les élargir aux moindres occasions ; bref, de se donner intelligemment le droit de goûter tout de suite aux joies d’une retraite anticipée.

En faire le moins possible, en défaire le plus possible.


Commentaires

  1. Retrouvé ici :
    https://observatoiresituationniste.com/2023/01/27/la-retraite-cest-la-berezina/

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